Les 10 points essentiels à négocier avec votre banque pour l’obtention d’un prêt

Les 10 points essentiels à négocier avec votre banque pour l’obtention d’un prêt

Sommaire

Le taux d’intérêt n’est pas du tout le premier élément à négocier lorsque vous cherchez à emprunter pour de l’investissement locatif.
C’est un élément que vous pourrez toujours renégocier ultérieurement en faisant racheter le crédit. Voilà selon moi les 10 éléments à négocier avec votre banque classés par ordre d’importance :

1. La durée :

Si vous faites votre investissement dans un but de rentabilité locative, il faut essayer d’emprunter sur la plus longue durée possible, idéalement sur 25 ans.
Si vous trouvez une banque qui ne dépasse pas les 20 – 22 ans, ne fermez pas la porte. Nous verrons plus bas qu’il est possible de jouer sur la modulation du crédit pour rallonger la durée du prêt.
Mais si vous le pouvez, privilégiez le 25 ans. Cela vous assure les plus petites mensualités de remboursement et donc un meilleur cash flow.

2. L’enveloppe de montant emprunté :

La règle d’or selon moi est : mettez le moins possible de votre poche.
Plus faible est votre apport, plus il vous reste d’argent pour faire de nouveaux investissements ou tout simplement pour faire face à d’éventuels coups durs sur vos biens.
Bien sûr, diminuer l’apport initial signifie augmenter l’emprunt et donc les mensualités, mais l’impact n’est pas si important.
Par exemple, si vous mettez 10K€ de votre poche, vous ne diminuez vos mensualités d’emprunt que de 45€ (sur la base d’un taux d’intérêt de 1,7% hors assurance, sur 25 ans) : http://www.meilleurtaux.com/credit-immobilier/simulation-de-pret-immobilier/calcul-des-mensualites.html
Demandez donc à votre banque de vous prêter l’intégralité du montant de l’opération d’investissement : le bien immobilier (FAI bien sur) , les frais de notaire et les travaux. Vous entendrez souvent parler de financement à 110%.
D’une manière générale, l’immobilier étant le secteur dans lequel on peut bénéficier d’un effet de levier maximal, on cherchera à emprunter dès que possible.
Exemple : vous hésitez à faire des travaux, regardez quelle est la rentabilité de ces travaux :

– changer une cuisine vous coute 2500€ ? Si vous pensez que cela va vous permettre d’augmenter votre loyer de 21€/mois (250/an); vous venez de faire un investissement à 10% !
C’est déjà très intéressant.

– si vous empruntez ces 2500€ (dans votre emprunt immobilier sur 25 ans, aux taux de 1,7%), vous n’aurez à rembourser que 12€/mois.
Il n’y a pas à hésiter !

3. La garantie

Afin de se couvrir contre un éventuel problème de solvabilité, la banque va vous demander de pouvoir récupérer votre bien immobilier. Pour inscrire cette garantie, 2 options sont possibles :
– l’hypothèque et IPPD (Inscription en Privilège de Prêteur de Deniers), mise en place par le notaire
– la caution bancaire via un organisme (souvent Caution Crédit Logement)
Je conseille de privilégier l’IPPD car cela permet de cloisonner chacun de vos investissements. En effet, la Caution Crédit Logement est commune à un grand nombre de banques et est donc capable de recouper les crédits que vous faites au sein d’établissements bancaires différents. Cela peut vous limiter au bout de quelques investissements. De plus, la caution bancaire est quasi systématiquement refusée lors d’un achat via SCI à l’IS.

4. Le report pour travaux :

C’est un élément assez méconnu mais qui permet de vite amasser un matelas de sécurité sur son compte en banque. Il faut pour cela prévoir des travaux dans votre montage bancaire. Même si votre immeuble vous parait nickel, vous pouvez toujours prétexter la réfection de la façade, la révision de la toiture, la mise au propre des communs.
Vous pouvez ainsi demander à votre banquier de reporter le début de votre prêt de plusieurs mois :
– soit via une franchise totale : c’est à dire que vous ne payez rien pendant la période
– soit via une franchise partielle : c’est à dire que vous ne payez que les intérêts d’emprunt sur la période
Il n’est pas compliqué d’obtenir 6 à 12, 24 voire 36 mois de franchise. Certaines banques acceptent même que le délai se prolonge aussi longtemps que le montant dédié aux travaux dans le prêt n’est pas complètement débloqué. Ainsi, j’ai fait l’acquisition en janvier dernier d’un bien pour lequel la franchise court toujours, j’étais au bout de 12 mois à quasiment 34 k€ sur le compte de la SCI. Cela peut être un puissant moyen pour mettre de côté et faire face aux futurs imprévus !!
Le revers de la médaille est bien évidement que la durée de crédit est rallongée et que le crédit vous coûte un peu plus cher.

couverture-livre-Vivre-de-limmobilier-copie

Téléchargez gratuitement le guide "12 fiches pratiques pour acheter votre premier immeuble de rapport"

Retrouvez de manière condensée et organisées les conseils, check-lists, points de vigilance de toute l’équipe Learn Immo pour vous lancer avec succès dans votre premier investissement locatif en immeuble de rapport

5. Le taux :

Comme vous le voyez le taux n’arrive qu’en 5ème position, il est selon moi moins important que les points précédents. Compte tenu des taux actuels, la variation de quelques dixièmes de points ne mettra pas en péril votre opération.


Avant de continuer avec les 5 autres conseils, petit aparté fiscalité :
Si vous n’avez pas encore investi et souhaitez définir quel type de bien et de modèle choisir, si vous ne devez lire qu’un livre pour choisir quel type d’investissement choisir commencez par :
Le guide de la SCI à l’IS : J’ai surligné la moitié du livre tellement je trouve les conseils pertinents 😉
S’il n’y en a qu’un à acheter pour ne pas passer à côté de points essentiels, c’est celui là.


6. Les Indemnités de Remboursement Anticipés (IRA) :

On ne sait pas de quoi demain sera fait. Vous pouvez avoir envie un jour de rembourser une partie ou la totalité de votre crédit (souhait de placer de l’argent sur un placement très rentable ;), volonté d’augmenter votre cash-flow, montrer à votre banque votre solvabilité ). Il est donc préférable de négocier des IRA sans frais.
Si c’est compliqué, il faut essayer de viser les conditions des particuliers (si vous empruntez via une société) à savoir le plus petit montant entre la somme des 6 derniers mois d’intérêts au moment du remboursement et 3% du capital restant dû. En effet les conditions envers les sociétés sont souvent bien plus dures.

8. La modularité :

Comme précisé plus haut, la modularité peut être un moyen d’améliorer votre cash flow si vous n’avez pas réussi à emprunter sur 25 ans. Les modalités d’application sont généralement précisées au niveau des Conditions Générales de votre prêt. Elles sont souvent applicables 1 an après le versement de la première mensualité et permettent de moduler à la hausse ou à la baisse vos mensualités, dans une limite de durée et de montant. N’hésitez pas à poser la question au banquier dès le premier échange si vous voyez que l’emprunt sur 25 ans n’est pas possible.

9 L’assurance :

Nous arrivons sur les leviers de négociations les moins importants. Si vous avez réussi à négocier de bonnes conditions sur les points précédents, je recommande de partir sur l’assurance de la banque ce qui
1- va faire gagner de l’argent à votre banquier
2- va faciliter l’obtention du prêt.
Rien ne vous empêche de faire jouer la concurrence (les lois Hamon et Sapin 2 ont grandement facilité le changement d’assurance) après le déblocage des fonds. La plupart du temps, le banquier n’est même pas au courant du changement que vous avez demandé ce qui permet de ne pas ternir votre relation.
Retenez bien que c’est un très bon moyen de gagner en cash-flow dès la 2ème année, mais que ce gain peut attendre si cela vous aide dans la négociation avec le banquier.

10. Les frais de dossier

Sur ce point aussi, essayez de négocier pour la forme mais ne pas trop insister sur ce sujet compte tenu des montants négociés plus hauts.

N’hésitez pas me dire ce que vous en pensez !
Pour aider la communauté, vous pouvez partager avec les autres lecteurs (dans les commentaires ci-dessous) le nom de la banque qui vous financé et les conditions que vous avez obtenues.

Bons investissements !
Cyril

13 réponses

    1. Bonjour GG
      Merci pour votre commentaire.
      Pour notre premier immeuble : Crédit Mutuel, sur 25 ans et 110%, avec un différé de 12 mois seulement (on ne m’y reprendra pas 😉
      Pour les 2 suivants : La Banque postale, 25 ans, 110%, différé 36 mois

      1. Bonne hiérarchisation des points. A partir d’un certain montant le financement à 110% me paraît difficile. Dans mon cas (un emprunt de 475 k€), j’ai dû en financer une partie, environ 13%.

        1. Merci Mat,
          Effectivement certaines banques refusent le 110% mais je peux te confirmer que j’ai déjà obtenu pour moi comme pour des investisseurs que j’accompagne des 110% sur plus de 500K.
          Souvent il suffit de proposer de mettre une petite épargne chez eux (en assurance vie non risquée, sans la nantir bien sur).
          C’est le mode qui a fonctionné pour nous dans la plupart des cas
          bons investissements 😉

    1. Merci beaucoup Delta pour votre commentaire. Si vous avez déjà investi, auprès de qui avez vous emprunté ?

  1. Merci Cyril pour tes conseils qui nous sont précieux !
    Nous négocions trop rarement, soit par oubli, soit par peur.
    En tous cas, cet article nous permet de se faire une check liste très utile 🙂

  2. Bonjour Cyril,
    Et bien concernant les négociations, je pense qu’il faut a voir un certain aplomb. En ce qui me concerne, je ne me suis jamais permis de négocier les IRA ce qui est fondamentalement une erreur je pense … même si lors d’un rachat de taux, les IRA sont souvent intégré au nouveau financement. Mais ce qui peux être économisé doit l’être non ?
    En deuxième point, je pense au différé de remboursement. Il s’agit d’une arme importante permettant de se créer un capital “au cas ou”. Mais faut il le savoir et y penser :). J’espère pouvoir l’appliquer le jour ou j’aurai le ‘courage’ de me lancer dans l’investissement locatif. Pour cela encore merci pour cet article Cyril. Il est clair, facilement lisible et instructif !

  3. Un conseil si tu hésites à te lancer, commence par faire un premier pas : planifie quelques visites.
    La suite viendra 😉

  4. Merci pour ces conseils.
    Je suis déjà propriétaire à 33% d’endettement.
    Dire au banquier que je louerai ma résidence principale (même si c’est faux) peut-il permettre d’obtenir un nouveau crédit pour un achat locatif ?
    Dois je commencer par chercher le bien ou dois je faire un plan de financement avant ? Quelle serait la première étape dans mon cas. Aller voir les banques une fois le bine trouver ou pas ?
    Dans l’attente, merci.
    Audrey

    1. Bonjour Audrey,
      Merci pour ton commentaire.
      Un investissement locatif rentable n’est pas une source d’augmentation de ton taux d’endettement.
      Tu augmentes tes revenus (de manière plus importante que tes charges) donc ton taux d’endettement diminue.
      Ton montant total d’endettement augmente mais ce n’est pas forcément un problème.
      A priori, pas besoin de mentir au banquier 😉
      Quant aux étapes :
      Il est plus dur de trouver un bien rentable qu’une banque qui prête.
      Tu dois commencer les recherches immobilières au plus vite.
      Mais n’attend pas d’avoir le bien pour prospecter les banques. Il faut les pré-sélectionner.
      A la date de ce commentaire, les banques qui prêtent bien pour ce type de projets (selon les derniers prêts décrochés par les membres de nos formations) sont : Caisse d’Epargne, Banque Postale et dans une moindre mesure le Crédit agricole.
      Sollicite autant d’agences que nécessaire jusqu’à avoir ceux qui comprennent ton approche (investissement locatif, très différent de l’investissement patrimonial auquel ils sont habitués)
      Au plaisir d’avoir de tes nouvelles
      Bonne journée,
      Cyril

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *